- sécularisation
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• 1567; de séculariser♦ Relig.1 ♦ Passage (d'une communauté régulière, d'un religieux) à la vie séculière ou à la vie laïque. ⇒ laïcisation. Bulle de sécularisation.2 ♦ Passage (d'un bien de communauté religieuse ou d'établissement ecclésiastique) dans le domaine de l'État ou à une personne morale de droit public. Sécularisation des biens du clergé (2 novembre 1789).— (En parlant de fonctions jusqu'alors réservées au clergé) Sécularisation de l'enseignement public : laïcisation.3 ♦ (1964) Autorisation pour un religieux de porter l'habit séculier.sécularisationn. f. Didac. Action, fait de séculariser; son résultat.⇒SÉCULARISATION, subst. fém.A. — HIST., RELIG. CHRÉT.1. Action de séculariser une personne, une institution, un établissement religieux; résultat de cette action. [Mme Louise] va lire à l'église son office de la Vierge, selon une des règles de son ordre dont la sécularisation ne la dispense pas (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 1004). Indult de sécularisation. Acte juridique en vertu duquel un clerc passe de la condition régulière à la condition séculière, ou un non-clerc (frère, religieux) de la condition régulière à la condition laïque (d'apr. Foi t. 1 1968).2. Action de transférer un bien d'Église dans le domaine public, laïc; résultat de cette action. La Prusse s'est formée en grande partie par la sécularisation de principautés ecclésiastiques (Ac. 1878, 1935). Ses membres [du clergé] se trouvaient réduits, par la sécularisation de ses biens, à la condition de fonctionnaires salariés (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 187).3. Action de soustraire une fonction, une institution sociale à la domination, à l'influence religieuse, ecclésiastique, de (la) mettre entre les mains des laïcs, des pouvoirs publics; résultat de cette action. Synon. laïcisation. 1881, sécularisation des grands services de l'État (hôpitaux, tribunaux...) (Le Nouvel Observateur, 12 août 1968, p. 16, col. 1).B. — Action de donner à quelque chose un caractère laïc, non religieux, non sacré; résultat de cette action. Le pas décisif qu'il [Nietzsche] fait accomplir à l'esprit de révolte consiste à le faire sauter de la négation de l'idéal à la sécularisation de l'idéal (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 103). Une étude historique intégrale du mot [âme] montrerait une sécularisation croissante depuis les premiers emplois dans les textes chrétiens les plus anciens jusqu'à nos jours (P. IMBS ds Communio, 1987, t. 12, n ° 3, p. 59).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: secularisation; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. 1567 « action de séculariser un religieux » (PAPON, Rec. d'arretz notables, 3 b ds Fonds BARBIER); 2. 1690 « action de faire passer dans le domaine séculier un établissement religieux » (FUR.); 3. 1890 « processus d'élimination progressive de tout élément religieux » (RENAN, Avenir sc., p. 82). Dér. de séculariser; suff. -(a)tion.
sécularisation [sekylaʀizɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1567; de séculariser.❖♦ Didactique, religion.1 Passage d'une communauté régulière, d'un religieux à la vie séculière (clergé diocésain), ou à la vie laïque. ⇒ Laïcisation. || Bulle de sécularisation.2 Passage (d'un bien de communauté religieuse ou d'établissement ecclésiastique) dans le domaine de l'État ou d'une personne morale de droit public. || La sécularisation des biens du clergé (2 nov. 1789). ⇒ National (bien nationaux). — Par anal. (en parlant de fonctions jusqu'alors réservées au clergé). || Sécularisation de l'enseignement public (⇒ Laïcisation).3 (XXe). Autorisation pour un religieux de porter l'habit séculier. Autorisation de quitter son institut et de revenir de l'état régulier à l'état séculier. || Indult de sécularisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.